Le Pertuis de Maumusson

Peux-tu rester indifférent à ce pertuis qui offre tant de mystère, de beauté, de détente et d’apaisement ?  Pour moi amoureux de la nature et de tout ce qui fait le Patrimoine Charentais, ce lieu possède dans son paysage maritime un esprit bien plus fort que celui des vacances !

Il est le maître qui baigne toutes les côtes entre la Presqu'île d'Arvert et l'île d’Oléron, là où la mer sépare Ronce-les-Bains de St-Trojan. Mais "Maumusson" c'est bien plus encore ! 

Pour commencer c'est le berceau des agriculteurs de la mer, c'est le poumon d'un bassin où la Seudre se jette entre les marais.

J'aime cette description de  Victor Hugo lors de son voyage en 1843:

Tu peux le traverser par un pont brillant de bleu à la nuit tombé, tout en respirant le parfum d'iode qu'il dégage par la fenêtre de ta voiture.

Mais aussi par le chemin à marée basse qui t’amène vers la hauteur de son fort en forme de Fer à cheval (Fort-Louvois) pour fixer ton regard sur sa splendeur tout en sachant qu'il murmure tous ces secrets à l'écho du vent.

Tu peux aussi profiter de la richesse qu'il apporte à tes yeux depuis la Pointe de Manson (St-Trojan les bain, Plage du soleil) en admirant les bateaux blancs qui viennent mouiller et apercevoir encore plus loin le continent mêlant le sable, le ciel et la forêt de la Coubre à l'écume de l'océan.

C'est si beau et l'on a bien du mal à croire aux origines de son nom. "Le Mauvais chemin" du vieux français " Mauvaise musse"

 Cet endroit est né il y a plus de 2000 ans selon une légende (que je me ferais un plaisir de mentionner prochainement !) grâce à une immense tempête, pendant l'invasion des Romains.

Gargantua y laissa aussi les traces de son passage, puisque dans le récit de Rabelais il échappa à une "espouvantable tempeste" survenue au large de " l'île des mécréants " (Arvert bastion des huguenots). 

Oui c’est vrai que beaucoup de naufrages s'y sont produits et se produisent encore ! 

Certains d'entre-eux ont pu laisser leurs empruntes à son entrée :

Comme la goélette espagnole "Antonio Carmen » le 20 décembre 1823, lorsqu'elle changea le nom de la "Pointe d'Arvert" en "Pointe Espagnole".

Ou bien les navires transportant les cargaisons de sel, en provenance de Marennes qui donnèrent son nom à la plage de Gatseau, Gâte-Sau du verbe "gâter" en saintongeais qui signifie gâcher et "Sau" qui signifie Sel. 

Ces courants marins aux fortes vagues avec ces diaboliques bancs de sables qui ont rendu possible l'existence des Naufrageurs, pirates des dunes qui provoquait eux même les naufrages avec les feux et les lanternes.

 Il m'a permis de souvent rêver quand j'étais un enfant.  J'espérais la découverte des pièces d'or oubliée et enfoui sous le sable. Depuis la plage «la cèpe" j'attendais le marais bas, pour apercevoir le clocher de cette cité engloutie....

Je n'ai jamais trouvé de trésor et je n'ai jamais vu la pointe du clocher.  Mais j'y voit un milieu naturel capable de tenir à lui seul les ficelles de l'Histoire et qui continu de forger ce "Pays de Sau", héritage des tribus Phéniciennes et Celtes. 

Pour terminer il existe un proverbe de marin qui résume la crainte légendaire qui inspire ce lieu: